jeudi 23 juin 2011

Sinon, z'en pensez quoi ?

Surtout n'hésitez pas à commenter les articles, corriger des erreurs, ajouter des précisions... Vous pouvez aussi poster des textes ou des photos à cette adresse :

Et maintenant, on ramène quoi au Blosne ?

Des jardins partagés, au pied des tours. "Ca, on l'avait déjà vu à Berlin". Les jardiniers du quartier vont pouvoir se faire entendre.

Façon "Petits Débrouillards", la carriole de Fort Pienc a souvent été citée. "Un moyen très simple pour investir les enfants, les faire jouer avec l'urbanisme. Ensuite, ils en parlent avec leurs parents."

Un café, une terrase : tout le monde est d'accord, il en faudra un au Blosne. "Et pourquoi un seul ?", s'amuse l'architecte Christophe Cuny.

Du vert en veux-tu en voilà, qui dégueule de chaque balcon, pénètre par chaque fenêtre. A Berlin, c'est le genre de monstro-plante qui laissait perplexe : "et les insectes dans la chambre ?" On se souvient des débats à Prenzlauer Berg !

Le clou de la soirée : cette esquisse signée Christophe Cuny, du cabinet Grumbach. C'est lui qui est chargé de faire des propositions pour le Blosne. Ici, il applique le principe de la "rambla" barcelonaise, au boulevard de Yougoslavie. "Une rambla a un point de départ et un point d'arrivée. On pourrait imaginer le départ devant le Triangle, avec un café et une terrasse, et l'arrivée autour de la place de Zagreb, sous un marché couvert." Entre les deux, des espaces piétons et vélo, des parterres en herbe, des lieux pour se poser.

D'autres idées, en vrac:

- Des espaces publics sur les toits (terrains de foot, jardins, transats...)
- Une halle couverte (ça tombe bien, c'est prévu)
- Des commerces plus nombreux, plus variés, moins enclavés
- Des jardins familiaux dans le quartier

Du désir à la réalité, on sait bien qu'il y a parfois un fossé : la version 2 du projet urbain va bientôt sortir des cartons. Ce sera l'occasion de faire le point sur le possible, l'impératif, l'irréalisable, le négociable... Toutes les infos sur le blog de l'atelier urbain.


CR

Un voyage "un peu trop bien organisé" !

Critique ou compliment ? Un peu des deux, ont estimé les blosniens. Retour sur la soirée de restitution de mercredi 22 juin : six groupes, quatre thématiques et beaucoup d'enseignements.



Comment faire ressortir les grandes lignes d'un tel voyage, en seulement quelques heures ? L'institut d'urbanisme a trouvé une méthode simple et efficace. Chacun colle des gommettes sur sa photo préférée, et se retrouve en groupe pour causer ambiance, concertation, espaces publics et avenir du Blosne. On ne va pas tout raconter ici, mais voilà des pistes, exprimées dans chacune des thématiques. Celle qui nous branche le plus s'intitule "qu'est-ce qu'il vous paraît intéressant de transposer au Blosne?", et fera l'objet d'un article... un peu plus tard !



L'ambiance du voyage : les +
Très pro, organisation minutée, visites pertinentes et riches. "Les conférences le matin étaient utiles. On a pu avoir une vision d'ensemble et constater le fossé entre le discours et la réalité !"
Le choix de Barcelone est jugé très bon, comme modèle ou comme contre-exemple. Relevé également : des  discussions entre personnes des différentes professions, des instants privilégiés sur le temps du midi. Et surtout, une grande disponibilité des organisateurs.

Les -
Mélanges entre groupes parfois difficiles. Tendances au repli sur son groupe social, surtout dans le groupe des promoteurs. Impression renforcée par le premier repas entre "décideurs" : la ségrégation était plutôt maladroite ! Au point que certains ont eu "un sentiment de mise à l'écart".
Certaines visites étaient-elles calculées ? "On a eu l'impression, par moment, d'une mise en valeur de ce que la Ville compte faire au Blosne." A savoir : densifier, diversifier l'habitat, attirer des populations plus aisées.

Une question en suspend : quel était le budget de ce voyage ? "Nous avons besoin de savoir, car dans le quartier les gens se posent des questions. Qui a financé quoi ?" Frédéric Bourcier a promis de publier, dès que possible, les chiffres précis.



La concertation à Barcelone
Un constat partagé : il règne entre les "décideurs" et le "petit peuple" une ambiance pesante. "Il y a beaucoup de conflits. La collectivité semble peu se soucier des habitants, et quand il y a concertation, c'est plutôt une confrontation !" Caractère méditerranéen oblige ? Quoi qu'il en soit, Barcelone n'est pas Berlin. "On a pu voir des restes du franquisme, avec d'un côté une institution qui peut être brutale, et de l'autre des habitants au tempérament rebelle." Comme le rappelait un promoteur, la démocratie est encore jeune en Catalogne.



Les espaces publics
C'est la partie la plus subjective : globalement, la ville a marqué les esprits. Mais pas toujours pour le meilleur! L'Eixample, avec son plan carré et sa Diagonal a plu car "on a vu une grande diversité des espaces publics, une place discrète de la voiture malgré de grandes artères, des cœurs d'îlots bien aménagés."
La Mina, évidemment, est revenue plusieurs fois sur le papier. "Esbroufe", "discours d'urbanistes déconnectés de la réalité", "rambla vide" estiment les critiques. "Des aménagements à juger dans quelques années" pour les plus indulgents. Autre reproche : Barcelone manque de verdure. "Quelques touches, par ci par là, mais très peu de parcs." Par contre, c'est une ville où les gens sortent, se retrouvent entre générations. L'espace public est investi au hasard des besoins, et pas forcément là où les professionnels l'avaient imaginé. "Le forum est censé être un lieu de rencontre. Il est vide et froid ! Les urbanistes se sont plantés."

Il y aurait encore beaucoup à dire, sur le mobilier urbain, le principe de la rambla, les cafés et les commerces... Un document est en cours de rédaction, par l'Atelier urbain. Il contient des photos et impressions des uns et des autres, et sera bientôt disponible sur ce blog.

CR

vendredi 10 juin 2011

« On n'a pas à rougir de ce qu'on a vu à Barcelone »

Séverine Beignon est responsable d’équipe de proximité à Habitat 35. Comme les autres bailleurs sociaux qui ont participé à ce voyage, elle estime avoir appris beaucoup de choses, sans faire de Barcelone un modèle à suivre à tout prix. Une certitude : « il faut toujours plus de concertation, avec tout le monde ».

Comment vous êtes vous retrouvée à Barcelone?
Habitat 35 a cofinancé le voyage. Nous étions trois professionnels accompagnés d'un "locataire relais" (un habitant faisant le lien entre l'office HLM et les autres locataires, NDR). On a voulu savoir comment se déroulent les concertations dans une ville qui se densifie. Et aussi tisser des liens. En général, les concertations fonctionnent mieux sur le terrain que dans des salles de réunions.

Un immeuble en rénovation dans le centre de Barcelone
Quelle est la situation au Blosne ?
On s'est rendu compte que les locataires se sentent peu impliqués dans la requalification du quartier, contrairement aux propriétaires. Alors qu'ils ont leur mot à dire, certains sont là depuis 40 ans ! On voudrait qu'ils apportent leurs points de vue, leurs inquiétudes. Leur montrer qu'ils peuvent avoir une influence sur l'avenir du quartier.

Y a t-il un plan de rénovation des immeubles HLM au Blosne ?
Le projet urbain crée une vraie dynamique, c'est certain. On rénove petit à petit, et le projet urbain permet plus de discussion entre tous les partenaires. Ca va plus vite, même s'il reste du travail.

Pensez-vous importer des choses vues là bas ?
Certaines oui. A Barcelone, les générations se croisent davantage sur l'espace public, les gens se mélangent plus qu'au Blosne. On doit pouvoir travailler sur les jeux pour les enfants, les espaces conviviaux. Mais les façons de vivre sont différentes, on ne peut pas tout transposer. Il y a aussi ce qu'on savait déjà : ajouter des commerces (le Blosne en manque sérieusement), changer les fenêtres, améliorer les accès aux immeubles, rénover les halls...


Sur la pancarte : "Nous voulons un quartier digne !"
A Barcelone ou à Berlin, les parties communes sont davantage investies par les locataires : les paliers, les bas de tours, et même les toits.
Sur les toits, même les architectes ont été surpris. Ils ne pensent pas assez à utiliser ce qu'ils appellent la "cinquième façade" : jardins partagés, espaces de jeux, terrains de sport, terrasse commune... Mais sur les paliers je suis plus réservée. Nous avons des normes de sécurité très strictes, pour les accès pompiers notamment. Mais on essaie déjà de proposer des choses aux habitants. Décorations, tableaux, plantes vertes, on leur pose des questions sur leurs besoins. Depuis quelques années, de gros progrès ont été accomplis en terme de concertation, on est sur la bonne voie. On n'a pas à rougir de ce qui se fait à Barcelone.


Beaucoup de locataires craignent, avec l'arrivée de nouveaux habitants plus aisés, une augmentation globale des loyers.
Ca fait partie des craintes qu'il faut dissiper : il n'y a pas de hausses programmées. Les gens ont peur aussi de perdre leurs places de parking, mais on peut trouver des solutions. De toute façon, il faut se faire à l'idée que de nouvelles populations vont venir habiter au Blosne. Ce diagnostic fait consensus chez tous les professionnels: à terme, il y aura plus de mixité, plus d'emplois, plus de services.

lundi 6 juin 2011

Ensemble, tout devient possible

Vous n'aimez pas le titre ? Vous adorerez le diaporama ! Quelques portraits des participants au voyage, qui ne demandent qu'à être complétés par d'autres photos...



CR

dimanche 5 juin 2011

Dis, t'as pas vu Gaudí ?

Que serait Barcelone sans Antoni Gaudí, designer et architecte catalan de génie ? La Sagrada Familia et le Parc Güell sont ses créations les plus connues, mais ses formes rondes et végétales sont disséminées un peu partout. Il n'était pas le seul : d'autres représentants de l'art nouveau catalan, aussi appelé modernisme, ont façonné la ville. "Pour tout voir, il faudrait des semaines" annonce le Routard. En voici quelques unes, prises au hasard d'une balade.












Si vous avez de belles photos de bâtiments, de détails, des mosaïques ou autres, envoyez-les à leblosneaberlin@yahoo.fr, je les publierai ici.


Retour au bercail

Alors ça y est; c'est déjà fini ? Une heure et demi d'avion, un atterrissage du genre brutal (« il faisait quoi le pilote, il était en train de se raser ? »), et les dernières conversations au moment de récupérer les bagages dans l'aéroport de Saint-Jacques (vide, juste pour nous). Sans transition. La voiture est là, le taxi attend, mais on traîne un peu, on prend son temps. On se dit que l'avion, s'il est plus agréable que le bus, est peut-être un peu trop rapide... « Il faut retourner dans le quotidien rennais, ça fait bizarre. »
Trop tôt pour les premiers bilans : « on sent que les gens vont avoir besoin d'un peu de temps pour digérer tout ce qui s'est passé ». Une certitude : « le plus important, ce sont les liens qui se sont tissés entre tout le monde. C'est le genre d'expérience qui marque. » Quelques regrets : « on n'a pas vu  tant d'habitants de Barcelone que ça. Sur la concertation, j'ai appris des grandes lignes, mais il manque du concret. » On remarque que même si tout le monde se parle et que, parfois, les barrières sociales sautent (« le paysagiste Désormeaux est très abordable »), les gens restent le plus souvent en groupes. Les architectes avec les architectes, les bailleurs sociaux avec les bailleurs sociaux. Les habitants entre eux. Les élus aussi.
Mais on sent dans l'air tiède de ce samedi soir une satisfaction diffuse, une vraie gaité, le sentiment d'avoir vécu ensemble un moment fondateur. « Un grand merci à Flavie, aux étudiants et à l'institut d'urbanisme pour l'organisation ! » Applaudissement nourris. Ca doit faire chaud au coeur de tous ceux qui se sont investis dans l'aventure.
Prochaine étape : la soirée de restitution dans quelques jours. D'ici là, n'hésitez pas à poster des photos avec quelques commentaires sur le mail de ce blog : leblosneaberlin@yahoo.fr (la même adresse que l'an dernier, plus simple à gérer !)

Prochain billet sur ce blog après une loooongue nuit de sommeil...

vendredi 3 juin 2011

On prend de la hauteur à Carmel

Le coup de cœur du jour. Aux confins de Barcelone, le quartier populaire de Carmel a depuis toujours été excentré, isolé derrière sa colline, mal relié au reste de la ville. Il commence à peine à changer, grâce -paradoxe- à un événement dramatique...




Vue de Barçelone depuis les hauteurs du quartier El Carmel, juste au dessus du parc Güell. Mais contrairement au célèbre parc dessiné par Gaudi, le Carmel est rarement traversé par les touristes. A tort.

Car ce quartier a une âme, due à sa topographie (tout en pente, on y accède... par un ascenseur!) autant qu'à son histoire. Les vieilles maisons de vacances des Barcelonais des années 1920, perchées sur la colline, ont cédé la place à un enchevêtrement anarchique d'immeubles appelées "auto-constructions". Sous Franco, les promoteurs bâtissaient à la hussarde, sans planification ni souci des normes de base. La ville de Barcelone se souciait peu du destin de ces habitants.

En 2005, le chantier du métro provoque un éboulement et la destruction d'un immeuble. Evacué, il ne cause que quelques blessures, mais tous les îlots autour de la place de Pastrana sont endommagés. La municipalité réagit dans l'urgence et débloque des fonds impressionnants : "on n'a jamais vu autant d'argent, indique Maria, de l'association de médiation Arquitectura Reversible. La ville avait visiblement des choses à se reprocher..."

Comme le Carmel n'a jamais vraiment été choyé, les habitants ont pris l'habitude de s'organiser par eux-mêmes. "Très vite, ils avaient monté des réunions et rédigé des listes de travaux à faire. Ils savaient parfaitement ce dont ils avaient besoin." Comme par exemple ces escalators d'extérieurs, qui leur permettent de se déplacer plus facilement et de fréquenter plus souvent les équipements publics.

Ces escalators, funiculaires et autres ascenseurs ne sont pas tellement destinés aux handicapés ou aux personnes âgées (ils montent mais ne descendent pas), mais ont tout de même changé leur quotidien. Même chose pour les rénovations d'immeubles branlants, les agrandissements de rues, la bibliothèque flambant neuve...

Un peu tape à l’œil mais efficace. L'immeuble en haut est un reliquat des "auto-constructions" des années 50, bientôt démoli.

Et tout en haut, au beau milieu du futur parc naturel de Barcelone, ces bidonvilles ne seront bientôt plus qu'un souvenir. "Les gens qui vivent ici veulent être relogés ailleurs. Mais s'ils sont propriétaires, leur bien n'a aucune valeur ; et s'ils sont locataires, ils paient un loyer dérisoire. La ville propose de les reloger en HLM au même tarif pendant au moins 10 ans." Ce trou dans le métro a vraiment donné mauvaise conscience à certains décideurs.

Promoteur, un métier dénigré ? Entretien avec un empire

Ils jouent un rôle clé sur le marché immobilier. Souvent considérés comme des vendeurs sans morale, les promoteurs s'expriment rarement sur leur métier. Patrice Pinson, directeur d'agence du groupe Arc, est du voyage*. Il a accepté de répondre à quelques questions.


Pourquoi êtes vous venu à Barcelone?
Pour voir la manière dont les élus, la collectivité et les habitants peuvent faire émerger un projet vivant et réalisable. C'est mieux que d'arriver après le dénouement : nous avons tout intérêt à voir le travail en amont, pour éviter les erreurs et anticiper les blocages.

Quel type d'erreurs?

Un projet non rentable, ou irréalisable. Imaginons par exemple que les habitants ne veuillent pas avoir de nouveaux immeubles en vis-à-vis, ce qui est bien normal. S'il faut modifier l'emplacement ou la hauteur d'un immeuble, il vaut mieux le faire avant que les expertises ne soit lancées. Une fois qu'on a payé un architecte et un bureau d'étude, il faut aller au plus vite, sinon le projet devient moins rentable. On préfère donc avoir résolu les conflits avant.

Participez-vous à la concertation?
Ici, je suis simple spectateur. Si je suis invité à donner mon avis, je participerai. Mais est-ce notre rôle d'aller dans chaque réunion de concertation? Je ne le pense pas.

Pensez-vous, avec la participation des habitants du Blosne, entendre des idées neuves?
La méthode est originale, elle débouchera sur du concret. Mais je pense qu'on ne peut pas tout réinventer. Ce ne sont pas les habitants (ceux d'aujourd'hui, ndr) ou les techniciens qui vont acheter les futurs appartements.

Au fond, vous jouez un rôle assez conservateur.
Je tente de modérer, je suis contraint à un certain pragmatisme. Mon rôle est de définir un prix pour une prestation : si les contraintes sont trop fortes, il faudra vendre le logement moins cher. Un exemple : si le stationnement de sa voiture n'est pas à la porte de chez soi, le prix baissera automatiquement.

Même si le projet est très innovant?
Un promoteur vend sur plan. On n'anticipe pas tout, mais il y a un poids de l'habitude : on sait ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. La communication et le marketing sont une chose, mais ne suffisent pas à convaincre les acheteurs.

* Le groupe Arc fait également partie des cofinanceurs du voyage.

Qu'est-ce qui inspire les Blosniens ?

Vendredi soir, tout le monde s'est retrouvé autour d'un plat de lentilles (sic) pour la "restitution des visites en groupes". Cinq groupes, cinq balades très différentes dans Barcelone, qu'on ne pourra pas résumer ici. Mais on retient des constats partagés, que voici en vrac.

Gamins. "Voilà quelque chose qu'on pourrait ramener dans nos valises: s'appuyer sur les enfants pour faire un diagnostic du quartier. Quand ils seront adultes, ce sont eux qui porteront le projet." Une initiative du type de la carte subjective du Blosne par des élèves du quartier (lire ici, , ou encore ), qui a connu un certain retentissement l'an dernier. Le travail de l'association Raons publiques est du même acabit, et risque fort de faire des petits.

Gamins (2). Des idées d'aménagement: une petite mare pour les enfants en extérieur - sorte de pataugeoire bien agréable en climat méditerranéen, mais à Rennes... Et une zone de jeux pour les enfants devant une école, pour que les parents continuent à discuter après avoir récupéré leurs marmots.

Artistes. Le Hangar (leur site web est ) est un lieu dédié à la création, un atelier ouvert aux résidences mais aussi aux débats qui agitent la ville. "L'idée est transférable au Blosne: accueillir des artistes émergents et stimuler le débat public, car la vision des artistes n'est pas la même que celle des institutions ou des professionnels". Quel lieu s'y prêterait au Blosne? Certains ont évoqué le Triangle.



Toits. Ce que les architectes appellent, dans le langage conceptuel qui leur est cher, "la cinquième façade". Pourquoi ne pas utiliser les toits des immeubles pour, au choix, les commerces, le sport, les espaces communs? Dans la même veine, pourquoi ne pas installer des boutiques en sous-sol ?

Conflits. Ils seront inévitables, tout le monde en convient. Quand un quartier change, des intérêts contradictoires se confrontent. Mais une question se pose: faut-il multiplier les espaces publics? Quelle réflexion doivent avoir les habitants sur les espaces privés (chez moi), semi-publics (chez nous, dans l'immeuble), tout public ? "Un grand principe doit nous guider: la réversibilité", dit cet architecte. Si on s'est trompé, on fait tomber les barrières. Ou au contraire, on en construit. Pas facile à faire admettre aux propriétaires...



NB: cet article manque de photos, ceux qui en ont pris dans les groupes peuvent me les envoyer! De même, de nombreuses choses ont été évoquées lors de cette soirée. N'hésitez pas à poster vos remarques en commentaires.

jeudi 2 juin 2011

Les "archis" et le petit peuple

Le temps manque pour raconter cette journée captivante, exténuante, et ces rencontres avec de vrais héros du quotidien barcelonais. En photos, voilà ce que ça donne.

Au milieu du groupe, pas loin de l'insupportable rocade de Barcelone, Christophe Cuny. Rien moins que le bâtisseur du futur Blosne... Humour grinçant, ouvert à la tchatche, présent sur toutes les visites.



Quartier de la Barcelonetta, pas loin des plages. L'ancien QG des pêcheurs, requalifié depuis plusieurs années (comme ce rajout sur un toit). La ville de Barcelone tente de maîtriser le phénomène de "gentrification" à l'oeuvre depuis plusieurs années : bientôt une note sur ce mot barbare...

Notre guide dans la Barcelonetta

Frédéric Bourcier, "jamais sans ma tablette"

Un bâtiment "démonstratif" des énergies renouvelables: biomasse, solaire, récupération des eaux de pluie...

Qui a dit que les élus s'étaient éloignés du peuple ?

Mustapha, président de l'association Intermède

Retour du soleil...

...départ du soleil... pas facile de bosser

Ces habitants se sont battus contre "le trou de la honte": un projet architectural (parking et gymnase) dont ils n'ont jamais voulu, financé par l'UE. "On avait juste besoin d'une place publique pour les enfants et la vie de quartier": le conflit s'est envenimé dans la violence, jusqu'aux coups de matraques. L'histoire effarante d'un rouleau compresseur administratif... On y reviendra.

Voilà, typiquement, contre quoi luttent les habitants du centre de Barcelone: une place pour touristes, minérale, encerclée par des cafés hors de prix. "Il n'y a plus de place pour nous ici"...

Le "trou de la honte": après avoir abattu des pâtés d'immeubles (sans reloger les habitants), la Ville de Barcelone a assisté, impuissante, à une appropriation par les riverains de ce nouvel espace public.

Un combat qui dure depuis 10 ans, qui a causé des ravages dans la vie de quartier... Mais les faits sont là: le projet monumental de la Ville est tombé à l'eau. Pour l'instant.

Une association de Fort Pienc, pas loin de la vieille ville, propose aux enfants et à ceux que ça intéresse des jeux, des ateliers, des initiations, des questions sur leur quartier et son avenir. "Un projet très intéressant pour le Blosne", disent les acteurs du quartier.
 CR



mercredi 1 juin 2011

Indigneu-vos !

Application catalane de l'indignation de Stéphane Hessel... A la Mina (première photo), et Plaça de Catalunya